« La capacité de la stabulation multipliée par deux grâce au tapis d’alimentation »
En installant un tapis d’alimentation double dans l’ancienne allée de distribution et en augmentant la surface couverte d’environ un tiers, le Gaec de Coat Nestic a multiplié par deux la capacité de son bâtiment.
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Le bâtiment d’origine mesurait 35 mètres par 20, et contenait 60 logettes pour 50 places au cornadis, avec un couloir de distribution de 5 m de large. En 2015, projetant de fusionner deux troupeaux, Benoît Sidaner et son père, éleveurs à Bourbriac dans les Côtes-d’Armor, ont réfléchi à l’agrandissement de la stabulation afin d’en doubler la capacité. « La première idée était de prolonger l’existant en conservant le principe du couloir de distribution, avec une rangée de cornadis sur un seul côté. Mais cela revenait pratiquement à multiplier par deux la surface totale et pour cela, il fallait casser des silos et les reconstruire ailleurs. Ce n’était pas envisageable dans le contexte économique déjà tendu. Nous avons visité une exploitation du Finistère qui était équipée d’un tapis d’alimentation et cette solution nous est apparue bien plus simple », explique Benoît Sidaner.
Ce type de tapis roulant est plus développé en élevages ovin et caprin mais encore assez rare en bovins. Il est placé le long des cornadis. L’éleveur dépose le fourrage à une extrémité et le tapis avance jusqu’à ce que toute la longueur soit garnie. Pour récupérer les refus, il suffit de le faire tourner dans l’autre sens et de placer le godet du chargeur à l’entrée. Le tracteur et la mélangeuse n’ont plus besoin d’entrer dans le bâtiment, ce qui permet de supprimer le couloir de distribution, et donc de gagner de la place. Il existe des versions à une seule rangée de cornadis, mesurant généralement moins d’un mètre de largeur et ne permettant de nourrir les animaux que d’un seul côté.
L’accès pour les animaux se fait des deux côtés
Le Gaec de Coat Nestic a installé un tapis double de la marque CK Industries auquel les animaux accèdent à droite comme à gauche. « Nous n’avons pas touché à la rangée de cornadis déjà existante, précise Benoît Sidaner. Le tapis de 1,75 m de largeur a été posé dans l’ancien couloir de distribution et sur ce même côté, la toiture a été prolongée de 3,50 m. La place gagnée suffisait pour placer une rangée de logettes sur toute la longueur et créer un second couloir de raclage et d’alimentation pour les vaches là où nous passions autrefois avec le tracteur et la mélangeuse. »
Pour compléter le projet, le Gaec a aussi ajouté une travée supplémentaire de 6 m à l’extrémité nord. Une nouvelle salle de traite a pu être créée à l’intérieur du bâtiment, avec une aire d’attente sur caillebotis. Les associés ont ensuite transformé l’ancienne salle de traite pour placer un second box d’isolement et de vêlage. La surface d’origine du bâtiment principal était de 700 m². Après les modifications, il occupe désormais 963 m², soit un agrandissement d’un peu plus d’un tiers de la surface pour une capacité qui a doublé. Une prouesse permise uniquement par le gain de place offert par le tapis d’alimentation à deux côtés. Les travaux se sont déroulés entre septembre et décembre 2015. Les associés estiment avoir travaillé l’équivalent de un à deux mois pour tout réaliser, avec l’aide d’un maçon. L’installation du tapis n’a duré qu’une journée pendant laquelle le troupeau est resté dans une pâture à l’extérieur. Les autres vaches sont arrivées ensuite, quand la seconde rangée de cornadis a été posée ainsi que les nouvelles logettes. La nouvelle salle de traite par l’arrière compte deux rangées de dix places. Elle a été installée sous le bâtiment principal, sur un emplacement occupé auparavant par des logettes en face à face. Cela permettait de faire les travaux pendant que les animaux étaient présents et que l’ancienne salle de traite était toujours en service.
Un coût de 18 000 € pour le tapis
Au quotidien, la distribution au tapis n’entraîne aucune contrainte supplémentaire. Le matériel est équipé d’une télécommande qui permet au chauffeur du tracteur de le piloter depuis la cabine en même temps que la mélangeuse.
Après plus d’une année de fonctionnement, le père et le fils s’estiment satisfaits de cette nouvelle organisation. D’un point de vue économique, ce choix semble aussi être le bon : l’achat du tapis a coûté 18 000 €. Cet investissement a permis au Gaec de gagner 300 m² de toiture par rapport à un projet classique. Ce qui, avec le prix des bardages et des surfaces de béton à couler, aurait coûté environ 30 000 €.
Denis LehéPages suivantes : plan de l’ancien et du nouveau bâtiment
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